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Chor / chœur / coro / chor 10.12.2018

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Création pour les 40 ans de Chanteclair

Un village : Belfaux. Trois types d’entités villageoises : les enfants du chœur Chanteclair, les adultes du chœur paroissial et les migrants du foyer de la Rosière. Quoi de mieux que la musique pour unir les cœurs au-delà de tout clivage ? Anne Steulet Brown, la directrice, a bien préparé son chœur de jeunes et son chœur de … moins jeunes. Et ce face à des mélodies et des harmonies pas toujours simples. La musique d’Olivier Papaux reste sage et tonale, il s’agit d’un spectacle grand public, mais elle est empreinte de subtilités, pleine de couleurs et sait toucher juste. Elle sert à merveille les textes de Louis Despont, lequel n’a pas choisi la facilité en proposant le sujet tragique de la migration. L’intégration ? Un vaste débat au cœur de l’actualité. Deux migrants dialoguent avec les enfants. Des échanges sur la différence de la vie quotidienne ici ou là-bas. C’est tout simple, mais ça touche. Le partage, l’écoute, la compréhension, l’envie de connaitre l’autre : tout est là, tout est dit. Le chœur d’adulte, dans la fosse, laisse la scène aux enfants. Lesquels, sous la régie de Camille Piller, évoluent avec aisance sur tout le plateau. Cela crée une difficulté certaine : un groupe chantant à jardin, l’autre à cour. Mais Anne Steulet Brown tient bien son monde, malgré le fait que certains choristes babillent durant tout le spectacle et que d’autres n’ont jamais regardé la directrice. Les voix sont bien conduites, le texte est rendu avec clarté. Avec humour, Olivier Papaux camoufle des références (Le vieux chalet, Schumann…), utilise le rap (pas très banlieusard certes, mais très fin). L’on notera avec bonheur la participation de trois excellents musiciens, en remarquant particulièrement la souplesse du piano de Jean-Claude Charrez, la belle projection de son du violoncelliste Nicolas Jungo et la superbe rondeur veloutée du hautbois de Bruno Luisoni.

Après le spectacle, histoire de continuer le thème du spectacle sous une forme plus concrète, un buffet a été soigneusement préparé par des migrants, lesquels ont cuisiné des plats de leurs régions.

Photo : Pierre-Emmanuel Grandjean www.imagipeg.ch

Thierry Dagon