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Chöre / chœurs / cori / chors 15.05.2018

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8ème rencontre suisse des chefs de chœur

Dans le cadre de l’European Festival of Youth Choirs, à Bâle, les directrices et directeurs de chœur avaient le plaisir de partager un moment de convivialité et surtout d’apprendre de nouvelles choses. Enfin… ceux qui pensent qu’ils ont de nouvelles choses à apprendre. Côté romand, ce n’est apparemment guère le cas. Les Vaudois sont excusés, ils vivent la même chose à Château d’Oex. Pour les autres… 3 valaisans, 3 fribourgeois, un neuchâtelois. Alors que des français, des allemands, des autrichiens et même un canadien profitent de cette opportunité. C’est un peu maigre n’est-ce pas ?

En ce jeudi de l’Ascension, pour ceux qui sont venus tôt le matin, il y a possibilité d’écouter la matinée des chœurs d’enfants du canton de Bâle-Ville, ou d’écouter les chœurs des lycées de la région de Bâle. Des chœurs de jeunes animent également les divers offices divins. Il faut choisir… je décide d’aller écouter le culte de la Leonhardskirche. L’église est magnifique, le culte est en français et… il est animé par l’excellent chœur de jeunes Zik’Zag, placé sous la direction de Jocelyne Crausaz. Dans l’assemblée, deux autres chefs fribourgeois, André Ducret et Philippe Savoy sont également venu soutenir les jeunes chanteurs. Nous décidons d’être les « pom-pom boys » des choristes. Mais pas besoin d’encouragements : les chanteurs sont totalement engagés dans ce qu’ils présentent. Leurs interventions magnifiques, toutes de finesse, avec un son et une musicalité remarquables tiennent l’assemblée des fidèles en haleine. Comme d’habitude, la directrice, par un travail en profondeur, maintient ce chœur à un niveau exceptionnel. La pluie étant de la partie, l’apéritif suivant le culte se tient dans l’église où Zik’Zag régale de public de quelques perles populaires romandes, pour la plus grande joie des paroissiens, francophones exilés à Bâle.

 

Les directrices et directeurs de chœurs se retrouvent ensuite au Jazzcampus autour d’un buffet dînatoire, histoire surtout de se retrouver entre habitués et d’accueillir chaleureusement les collègues qui viennent pour la première fois. Le stand d’un éditeur permet de « faire le plein » de partitions de tous styles et d’exercices d’échauffement choral.

 

Ensuite, les chefs sont conviés à une présentation des différents festivals et concours qui méritent le déplacement. Chaque organisateur présente brièvement l’événement dont il est responsable. Puis directrices et directeurs se scindent pour participer à 3 ateliers. Le chef allemand Jan Schumacher présente des partitions pour festivités. Il s’agit de morceaux courts et efficaces dont les chefs ont souvent besoin pour des mariages, des anniversaires ou tout simplement pour une rencontre conviviale et sans prétentions. Un autre atelier, conduit par Bernhard Ley et Martin Lachmann, fait visiter les différents studios du Jazz Campus. C’est que le Jazz Campus a développé son architecture en fonction du besoin acoustique des professeurs. Chacune des 49 salles est conçue différemment. Les concepteurs racontent le processus de cette construction unique et deux duos de chanteurs les accompagnent, rendant les stagiaires attentifs aux différences acoustiques des lieux. Le dernier atelier, auquel nous avons participé, est mené avec une énergie incroyable par Panda van Proosdij (NL). Énergie ? Il en est justement question, puisque le sujet traite du rapport voix et corps. Tous les chefs sont confrontés à cette problématique : ils donnent une énergie folle en répétition et en concert, et ont parfois devant eux des choristes qui chantent bien, certes, mais sans énergie, sans s’impliquer corporellement. Il faut soulever des montagnes pour demander à nos chanteurs d’avoir une vraie présence scénique. Panda van Proosdij nous ouvre la voie et la voix à l’aide d’exercices corporels efficaces et souvent drôles. Énergie, attention et concentration sont les termes-moteurs de cet atelier aussi sympathique que revigorant.

Un petit aperçu du travail de Panda van Proosdij

https://www.youtube.com/watch?v=ir6lqsBcZWI

Pour terminer la journée, les participants avaient le choix entre un concert de méditation, donné en la cathédrale de Bâle par des chœurs de Slovénie, de Hongrie et de Suisse, ou un concert anti-concert, donné au Rhypark par des jeunes d’Afrique du Sud, du Portugal et de Suisse. Un concert anti-concert ? Habituellement, si vous êtes pris d’une quinte de toux durant l’interprétation d’une messe de Palestrina, les auditeurs qui sont devant vous vont se retourner pour vous fusiller du regard. Malheur à celui qui a une chaise qui grince. Le silence est de rigueur. Ici, rien de cela ! Vous pouvez dormir, manger, papoter avec votre voisin, vous promener durant le concert si le cœur vous en dit !

Panda van Proosdij

Chœur de jeunes Zik’Zag sous la direction de Jocelyne Crausaz

Thierry Dagon