Nouvelles

Jeunesse 26.05.2017

<< en arrière

La Junior Académie, 2ème épisode.

Comme dans chaque Kiosque à Musiques, les musiciens présentent leur programme avant l’émission, histoire de prendre possession des lieux (ici, un studio de radio), de placer les micros, de chronométrer. La particularité est que cette fois, il s’agit d’un concours et que les candidats ont tous moins de 25 ans. Les parents sont là, encourageant leur progéniture, mais aussi, parfois, communiquant à leurs enfants leur propre nervosité ! Quelques consignes de l’animateur Jean-Marc Richard, l’on entend la fin des infos, le générique de l’émission retentit dans la salle, une info-route et c’est parti.

C’est le Trio Follaton qui ouvre les feux. Les musiciens réunis autour de Nikita Pfister sont d’excellents professionnels, ils sont évidemment hors concours et offriront des intermèdes entre les différentes parties de l’épreuve. Un folklore romand retrouvé et restauré, un brin de musique celtique, le tout avec la chaleur et l’entrain que l’on connait chez ce trio. De grands moments de bonheur musical et de joie irrésistibles.

Ella et Lorraine ont la lourde tâche de commencer. Elles prennent consciencieusement le ton au piano et chantent « Mon petit chez nous » de Joseph Bovet. Choix judicieux mais difficile car très délicat. Les deux jeunes filles s’en tirent avec panache. Tout cela est très juste, joliment chanté et l’émotion conquiert le public. Charlène Lebois enchaine dans un registre totalement différent : un medley de chansons de Serge Lama. Après trois notes jouées sur son accordéon, on sent que l’on a à faire à une musicienne. Quel engagement ! Tout avance, rien n’est statique, même les silences parlent…

Le quatuor de cuivres Manumis nous vient de Lavaux. Avec la composition de l’un d’eux, Funky Dance, ils font montre d’une solide technique, jouent avec un bel équilibre grâce à un emploi maitrisé du souffle et de l’appui, lequel apporte une belle couleur à l’ensemble. Elle a 12 ans, elle est déjà une star côté suisse alémanique : Anina Buchs nous chante « Es blüht ein Edelweiss », schlager mâtiné de yodel. Elle a de jolis aigus, elle a la pêche, n’est pas nerveuse du tout. Le fait qu’elle soit accompagnée par un enregistrement oblige certes à une interprétation figée, mais il est vrai que c’est pratique courante dans le genre. Anina, de par sa fraicheur et sa sympathique présente vocale et physique, emporte d’emblée le public dans son chant.

Les catégories habituelles des musiques populaires sont là : accordéon, chant, vents, musiques traditionnelles. Une catégorie hors norme a dû être créée. Un groupe de percussions (qui sont passés dans la première session de demi-finale) et un pianiste. Nicolas Comi s’empare de la 5ème danse hongroise de Brahms avec une maturité étonnante pour ses 12 ans. Le style est impeccable et il réussit à surmonter la nervosité communicative de sa maman, placée au premier rang, laquelle ne peut s’empêcher de lui prodiguer des conseils de dernière seconde quant à l’emplacement du siège du piano… Gageons que, sans sa mère, ce petit gars fera une belle carrière !

Sur les rives du Doubs et le titre de la valse jouée en duo par les accordéonistes Aurore et Dominique Francey. Elles ont eu le courage de se présenter alors que leur maman est gravement malade. The show must go on ! Un peu plus de contact entre les deux sœurs et la valse sera parfaite…

Ils sont bien connus, il leur arrive régulièrement de jouer en seconde partie d’un de nos chœurs ou d’animer des festivals de musique chorale. Les Chälly-Buebe se présentent pour l’occasion sous une nouvelle forme, ajoutant une chanteuse à leur ensemble formé de deux accordéons schwytzois, d’une basse et d’une batterie. Rompus à la scène, ayant l’habitude des micros, ils débordent d’énergie. Un peu trop d’énergie parfois, pour le batteur qui couvre souvent l’ensemble.

La deuxième partie du Kiosque à Musiques commence avec un tango. Et c’est Camille Chappuis et son accordéon qui nous entrainent dans la danse avec un phrasé magnifique. La jeune musicienne offre une large et magnifique palette de nuances, tout cela est d’une grande finesse. Camille est vraiment dans sa musique : c’est un bonheur.

Nous ne sommes pas à la télé, mais les deux petites chanteuses qui suivent se présentent en dzaquillon. Il est vrai que le fait de revêtir un costume nous met dans un certain état de jouer ou de chanter et que, pour interpréter de l’abbé Bovet, leur magnifique robe les met en situation. Eugénie et Roxanne prennent le ton au diapason, comme de vraies pros, et se lancent dans le très délicat « Secret du ruisseau ». Vous avez certainement déjà chanté cette pièce magnifique en chœur, imaginez-la en duo ! Cela demande une capacité de souffle que, le trac aidant, il est parfois difficile de gérer. Mais les deux fillettes sont on ne peut plus concentrées, ne se quittent jamais du regard et forcent le respect.

Également en habit traditionnel, mais en costume bernois cette fois, Fanny Känzig, 15 ans, offre un son très pur sur son cor des Alpes. L’on voit que la musicienne n’a pas l’air très contente d’elle après une prestation entachée de légers couacs, mais… quelle noblesse et quel calme réussit-elle à rendre avec « s’Vreni vom Dorf » ! C’est à nouveau un duo d’accordéon de qualité qui continue cette magnifique émission avec une musique bien connue des cinéphiles. « La noyée » est en effet extraite du magnifique film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Vanessa Fressard et Emma Langgeneger nous donnent quelques petites craintes sur le plan de l’ensemble, mais la bonne écoute entre les deux filles de 11 et 12 ans remet tout de suite la musique sur les rails.

En résumé, l’on a pu constater avec bonheur, durant ces deux demi-finales, que les jeunes, et même les tout jeunes, s’intéressent de près à la musique populaire, la pratiquent assidument et apportent ainsi un magnifique vent de fraicheur dans un genre que certains esprits chagrins jugent trop vite comme étant suranné. Qu’ils se taisent à jamais !

Finale

Un jury a écouté attentivement les deux ½ finales, a eu la difficulté de choisir les interprétations qui sortaient du lot. Le critère était avant tout l’émotion, élément central de la musique, bien évidemment. Entre demi-finale et finale, les groupes sont coachés par un professionnel de la branche musicale concernée. Vous aurez l’heur de réentendre ou de découvrir les finalistes dans le cadre du Festival des Musiques Populaires de Moudon, le dimanche 11 juin à 17.30, sur la scène « La Grenette ». Ce concert sera télédiffusé en direct sur la RTS1. Vous aurez l’occasion de voter pour votre groupe préféré.

Les jeunes artistes en lice seront les suivants :

Elisa Studer et Camille Chappuis pour les accordéons

Le Honey Brass et le Quatuor Manumis pour les vents

Les musiques traditionnelles seront représentées par Yodelweiss, le duo Madio et Fanny Känzig. Le duo formé par Loraine Collaud et Ella Monnard ainsi que le Noctuor défendront les couleurs de l’art choral.

 

 

 

T. Dagon